La joie et la solidarité ont marqué , dimanche et lundi, la fête de l'Aïd El Adha, la plus importantes pour musulmanes qui couronne le pélérinage à la Mecque et le sacrifice du prophète Abraham .
A Ain El Hammam (ex-Michelet), une localité de la wilaya de Tizi-Ouzou, l'Aïd El Adha ou la Grande fête a été célébré comme il se doit. Tôt le matin, les fidèles ont accompli la prière de l'Aïd, les imams ont rappelé l'origine de cette fête, qui est la force de la foi d'Ibrahim en Dieu en acceptant de sacrifier sur son ordre son fils, mais aussi les valeurs et les enseignements de l'Islam qui incitent au pardon, à la tolérance, à la solidarité... Après la prière, le mouton ou le bœuf est sacrifié par le « sacrificateur », généralement le chef de famille après qu'il ait prononcé la prière rituelle « Bismillah, Allah Akbar », assisté par les voisins qui se regroupent à tour de rôle dans chaque maison, une manière de s'entraider.
Si pour les adultes l'Aïd est un rituel religieux, pour les enfants c'est une journée de fête. Parés de leurs habits neufs, ils donnent une touche particulière à cette fête par leur enthousiasme à ne rater aucun moment du déroulement du sacrifice. Midi pile, toute la famille se réunit autour d'un bon couscous à la viande et aux légumes, comme le veut la tradition. L'après-midi et le lendemain sont consacrés aux visites familiales. Suivant la tradition, on rend visite à la fille, la sœur, la tante, mariées auxquelles on offre une partie du mouton sacrifié. Les visites ne se limitent pas qu'aux membres de la famille. Amis et voisins s'échangent les meilleurs vœux. Pour les plus éloignés, principalement ceux de l'étranger, des vœux sont transmis via des SMS et les réseaux sociaux, car la fête n'est complète qu'avec eux. Plus d'un, assiste virtuellement au déroulement de l'Aïd comme si on était chez soi ! Solidarité oblige, une partie du mouton est cédée aux personnes n'ayant pas sacrifié un mouton ou aux plus démunies. Une pensée particulière également aux personnes hospitalisées ayant passé la fête loin des leurs, et une visite organisée par des associations à caractère social et culturel de plusieurs villages leurs est consacrée.
Cependant, à Ain El Hammam, et partout en Kabylie le jour précédent l'Aïd, appelé « thasewiqth, est particulièrement célébré, surtout marqué par la sortie d'enfants de tout âge ; même ceux de quelques mois ou de quelques jours, ramenant avec eux de retour à la maison une tête de veau, dans l'espoir de les voir devenir, des guides, des « hakems » ou des chefs de famille. Une superstition ! En outre, des tonnes de jouets sont étalées par ci par là, de quoi tenter ces bambins de Ain El-Hammam.
Lilia Aït Akli