Maouch Zohir

«Le tourisme local est confronté à plusieurs obstacles»

Le Jeune Indépendant : Pourquoi cette baisse de la demande alors que l’offre est en hausse ?

Maouche Zohir : Durant la période post-Covid, les gens voulaient voyager et diversifier leurs destinations de vacances, donc il y avait autant d’offres que de demandes. Mais ce n’est plus le cas après l’inflation et la dégradation progressive du pouvoir d’achat. A titre d’exemple, un voyage en Tunisie coûtait il y a deux ans environ 30 000 DA, aujourd’hui, les prix ont doublé, voire plus.

Les gens optent de plus en plus pour une destination locale. Peut-on parler d’un véritable tourisme local ?

Il faut dire que le tourisme local est encore confronté à plusieurs obstacles, sachant que certaines agences proposent des prix qui restent hors de portée du simple citoyen, à l’instar d’un salarié qui veut profiter de la période des vacances. Ces prix sont dus à de multiples raisons, principalement le manque de réglementation du secteur du transport privé, autrement dit, les propriétaires des véhicules de transport qui travaillent avec les agences de voyages fixent leurs prix aléatoirement, selon leurs propres intérêts, causant une forte réduction de la marge bénéficiaire des agences. Sans oublier le deuxième élément, qui est le rapport qualité/ prix des hôtels algériens, dont la plupart offrent des services médiocres à un prix exagéré.

Quel impact sur les agences de voyages ?

Ceci va engendrer une perte de clients probables, voire une réduction de l’activité, comparé aux années précédentes. Cependant, suite à cette orientation vers le tourisme local, les agences de tourisme souhaitent être un véritable acteur pour la promotion et l’encouragement du tourisme local, mais c’est là tout un processus. On ne peut y travailler indépendamment du reste des acteurs.