Très prisés, les talents algériens ont été nombreux à faire tourner la tête aux formations du Golfe. L’Arabie Saoudite en tête qui a vu débarquer beaucoup de noms ronflants des Verts à diverses périodes partis y tenter l’aventure avant le meilleur de tous, Ryadh Mahrez.
Le Citizen, qui vient d’opter pour l’équipe saoudienne d’Al-Ahli pour une retraite dorée (contrat de quatre ans de 35 millions d’euros et un salaire mensuel à tourner la tête) où il retrouvera d’autres grandes stars de la planète qui ne se sont pas faits prier pour l’y précéder avec, comme lui, de juteuses transactions financières laissant sans voix, a donc tranché sur son avenir.
Ce qui ne laisse personne insensible, en Europe notamment, où l’on tire très fort sur la sonnette d’alarme, se demandant jusqu’où ira cette folie acheteuse à laquelle ont fini d’ailleurs par céder Cristiano Ronaldo (Al-Nassr) pas dérangé pour. . . un sou de prendre la casquette de pionnier, parce que le premier à inaugurer cette nouvelle ère qui voit les grosses cylindrées du Vieux continent se faire carrément dépouiller.
Contrairement à la tradition, la tendance « retraite dorée » avec des joueurs en fin de carrière se lançant dans la dernière étape de leur carrière dans un pays qui a les moyens de sa politique portée sur le développement du football moyennant des sommes colossales chiffrés en millions de dollars sonnant et trébuchant, entamant un projet fou.
Karim Benzema et Ngolo Kanté (Al-Ittihad), Kalidou Koulibaly (Al-Hilal) ou encore le portier sénégalais Edouard Mendy ont franchi à leur tour le pas. Sans se poser de questions, les arguments convaincants ne manquant pas.
De nombreux autres vont fatalement suivre en cédant aux offres mirobolantes que leurs imprésarios leur font miroiter. Mahrez, s’il n’a pas dit « oui » rapidement, a choisi cette destination « exotique », réservée il n’y a pas longtemps de cela pour les « retraitables » et les fins de carrière, est allé rejoindre un autre Ryad, son compatriote Boudebbouz, dont la contribution à l’accession d’Al-Ahli en 1ère division est unanimement saluée par le public local, et se permettre le rêve de jouer aux grands d’Arabie.
Mais dont l’avenir reste flou, l’effectif actuel, pas encore définitivement clos, imposant quelques questionnements. Voit donc sa place remise en cause, pas seulement en tant que titulaire. Un Ryad chassant l’autre, le capitaine des Verts en super-héros, remplaçant l’ancien de Sochaux, passé ensuite par Montpellier et Saint-Etienne (payé déjà grassement, soit un salaire de 2,3 millions d’euros mois) se retrouvant presque devant la porte de sortie mais peut espérer, en cas de départ, un chèque d’indemnisation conséquent.
Entre les deux Ryad, pétris de qualités, le championnat saoudien (dans ses deux paliers supérieurs) qui met les petits plats dans les grands, a bien sûr, à l’instar du Qatar notamment, cédé au charme des artistes à consonance algérienne.
Combien étaient-ils et combien le seront encore à y avoir fait le détour ou espérer décrocher la timbale avec la différence, cette fois, que le projet sportif ne sera pas absent et vaut le déplacement du fait de la présence de véritables monstres du ballon rond universel ? Assez pour dire que cet espace n’y suffira pas. Une cinquantaine ? Un peu plus ? Un peu moins ? Tous passés par l’EN ou le sont encore.
On rappellera que, pêle-mêle, M’Bolhi, Belaïli, Antar Yahia, Djabou, Soudani, Bedrane, Amir Sayoud (on s’excuse auprès de ceux qu’on a oubliés et ils ne nous en voudront pas on l’espère), et Boudebbouz dont le rêve est d’être encore de la partie et, surtout, l’occasion d’évoluer aux côtés du magicien Mahrez peuvent se dire qu’ils ont contribué par leur virtuosité à sortir le football saoudien de l’anonymat en apportant leur pierre à l’édifice.
Mahrez, une motivation supplémentaire pour donner, tout simplement, une autre dimension à son immense talent. Car il en a à en revendre lui aussi.