Après une éclipse de quelques années, la fête du pain traditionnel revient égayer les espaces du musée public national des arts et traditions populaires de Médéa, où une exposition sur l’art du pain a drainé un large public à la découverte de ce legs ancien.
Faire connaître les nombreuses variétés de pain traditionnel, leur préparation et les ingrédients de base utilisés en Algérie et dans la région du Titteri est l’objectif recherché par l’événement, qui offre une opportunité de promouvoir un patrimoine culinaire ancien et d’œuvrer pour sa valorisation, selon Samia Younsi, directrice du musée, fraîchement installée à son poste.
Selon cette dernière, la fête du pain traditionnel, qui est organisée sous le slogan « Pour que les habiletés des aïeules soient léguées aux jeunes générations » est d’abord un événement qui marque un nouveau départ des activités de l’établissement après une longue période de léthargie et fait connaître un art ancestral qui tend à s’estomper même si beaucoup de nos femmes continuent, cahin-caha, à le pratiquer tout en apportant des améliorations à sa composition, lui donnant d’autres textures et d’autres saveurs.
Prenant des aspects divers, le pain traditionnel peut se décliner sous différentes formes et se déguster au moment des repas et du petit-déjeuner : madoume, galette de l’Ouest, pain de campagne, f’tir, pain de la mariée, rakhssas, pain pimenté, mella, timesset, etc.
Quelle que soit sa forme, le pain traditionnel de chez nous est généralement fabriqué à base de semoule, de sel, d’eau et de certains ingrédients tels que le piment, la levure, etc.
Faisant partie du patrimoine de nos terroirs, pétri à la main et cuit dans un four en terre ou dans un tadjin, le pain traditionnel est aussi le témoignage d’un savoir-faire ancien qui mérite d’être connu et conservé.
La fête du pain traditionnel est une occasion de mettre en exergue l’importance de cet aliment dans la nourriture de nos foyers car il trône toujours sur nos tables et méidas. « D’ailleurs, il est présent sur les étals des commerces, arrivant même à concurrencer le pain fabriqué en boulangerie », a fait observer Boualem Belachehab, ancien directeur du musée, présent à l’événement pour avoir été l’initiateur de l’idée de la fête du pain traditionnel.
Le public a eu toute latitude de découvrir les différentes variantes de pain fabriqué dans les foyers algériens à travers des expositions organisées par des femmes de l’association Les doigts d’or, de Médéa, l’association Dalya des activités traditionnelles du patrimoine médéen, la participation d’associations venues de la région algéroise et de Kabylie, notamment l’association Chahab, mawahib wa afaq d’Alger, qui a fait défiler ses colombes blanches en haïk traditionnel, symbole de la résistance populaire contre le colonialisme, en compagnie de la moudjahida Djamila Boubacha, qui a toujours parrainé l’événement depuis son lancement en 2013.