Selon les pronostics de L’Equipe 

Les Verts au rang des favoris



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Visiblement, la double déroute essuyée au soir de 2021 et à l’aube de 2022 n’a pas entamé le crédit des Fennecs. En dépit du voyage avorté au Qatar et de la sortie prématurée et déshonorante de la CAN du Cameroun, l’équipe algérienne débarque en Côte d’Ivoire créditée du statut de favorite au sacre.

C’est l’un des connaisseurs ambitieux venus en Côte d’Ivoire pour vaincre. Double page à l’appui, c’est « L’Equipe » en kiosque ce lundi, qui fait œuvre de pronostic. Et désigne les Verts au rang d’une poignée d’« ambitieux venus pour vaincre ».

L’auteur de cette projection répond au nom d’Hervé Penot, 57 ans, spécialiste du football africain au quotidien sportif. Sillonnant le continent au gré des déclinaisons de l’actualité, il compte plusieurs CAN au compteur. Dans un paysage médiatique européen qui n’a d’yeux que pour le ‘’Top 5’’, les cinq grands championnats européens – Premier League, Liga, Serie A, Bundesliga et Ligue 1 –, et leur galaxie de stars et de grosses cylindrés, le travail de Penot n’est pas dénué de portée : donner de la visibilité au foot africain, en faire valoir les potentialités prometteuses et l’ambiance fiévreuse et colorée malgré la crise économique. « La richesse culturelle de chaque édition de Coupe d’Afrique des Nations est un cas d’école. Une mode passionnante, à encourager, à pérenniser et à préserver pour l’histoire », fait-il valoir à l’heure du lever de rideau.

Hier matin, une quinzaine d’heures avant de franchir le portail du stade de Bouaké – capitale du pays ‘’Baoulé’’ (centre de la Côte d’Ivoire) –, les Fennecs (tout comme les Lions de la Téranga) ouvrent droit à un titre bien mis en exergue et inspiré de l’histoire récente de la CAN : « les Champions sur le pont », allusion à la consécration cairote des Verts (2019) et au sacre des Lions à Yaoundé (2022).

« Une fois le traumatisme de l’élimination en Coupe du monde passé à défaut d’être oublié » et la déroute africaine surmontée, l’équipe algérienne « s’est bien remise en route », argumente l’envoyé spécial de « L’Equipe ». Pour mieux justifier son pronostic et son vote de l’Algérie au rang de la poignée « d’ambitieux venus en Côte d’Ivoire pour vaincre », Hervé Penot manie le langage des indicateurs. Les Fennecs, argue-t-il, débarque au pays Baloué au sortir d’une année 2023 qui a été à l’opposé d’un exercice 2022 à ranger au rang des mauvais souvenirs. 10 matchs sans défaite, rappelle-t-il, histoire de faire remarquer que c’est bien une formation invaincue qui vient en découdre avec les ténors du foot africain.

Observateur attentif et pertinent du rapport de forces en Afrique, l’envoyé spécial de « L’Equipe » se livre à une lecture qui fait abstraction du double séisme de fin 2021, début 2022 et bonifie le présent. Et le présent aux yeux d’Hervé Penot combine entre la vista des anciens – vieux mais expérimentés – et la fraicheur des arrivants post-Cameroun. « Les grands anciens restent présents et il a même rappelé Youcef Belaïli (…) Nabil Bentaleb doit être l’Adlène Guedioura de 2019 pour couper les offensives adverses. Le Lillois a, en plus, la capacité à déplacer le jeu par ses transversales et peut devenir un homme de base du collectif où Riyad Mahrez sera attendu après des performances moyennes », estime l’envoyé spécial du quotidien sportif.

En se livrant à cette revue d’effectif, Hervé Penot le rôle du coach en dépit des deux années post-déroutes, une bonne vingtaine de mois au cours desquels il a fait l’actualité par ses controverses et ses polémiques avec les médias. Djamel Belmadi, tranche le journaliste, reste « le personnage central du foot algérien ». Il a « porté les Fennecs au plus haut en Égypte »   avant un « crash » au Cameroun – sortie au premier tour – et une élimination pour la Coupe du monde. Une sortie « dont il ne s’est jamais remis ».

Djamel Belmadi « ressasse encore cet échec des mois plus tard » et l’édition ivoirienne « peut lui permettre d’apaiser enfin ses blessures ». Aux yeux d’Hervé Penot, le coach des Fennecs peut faire profiter son « escouade » de deux traits de son caractère : « son exigence et sa personnalité très expressive ».

Et « même si » cette exigence et cette personnalité très expressive « ont peut-être inhibé certains joueurs (Saïd Benrahma), elles ont permis à son pays de s’imposer sur le continent ». Et le ‘’Monsieur Afrique’’ du journal sportif de conclure : « Belmadi arrive ici en mission, avec un immense esprit de revanche. Et chez lui, ça veut dire beaucoup ».


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