Nouvelles missions pour les fermes pilotes. Le président de la République a ordonné la reconversion des fermes pilotes en unités de production relevant de l’Etat, spécialisées en légumineuses, graines oléagineuses et arbres oléagineux, dont le pays dépend fortement de l’importation.
Pour l’expert agricole Slimane Badrani, cette décision du président de la République est à saluer, d’autant que ces fermes sont reconverties pour cultiver et produire des produits stratégiques pour le pays. En plus de répondre à la demande locale en légumineuses, l’Algérie peut même dégager un excédent qui sera orienté vers l’exportation, compte tenu du potentiel dont dispose le pays.
Selon cet expert agricole, « il n’est pas normal qu’on importe encore des légumineuses alors que, climatiquement, le pays peut être autosuffisant et peut aussi exporter ces produits ». Pour M. Badrani, l’Algérie peut aussi répondre à ses besoins locaux concernant d’autres produits, à l’instar de la pomme de terre de semence à partir de la culture in vitro.
Précisant que ces fermes pilotes « ne peuvent pas tout faire », l’expert dans le domaine de l’agriculture a aussi signalé le potentiel de l’Algérie dans la production de graines oléagineuses. « L’Algérie peut produire ces graines pas pour couvrir toute la demande locale mais, du moins, une partie de nos besoins », a-t-il précisé, soulignant, cependant, la nécessité d’inciter les agriculteurs privés à le faire, et ce en leur offrant des incitations, à l’instar de prix intéressants à l’achat, et surtout en prévoyant des usines où ces agriculteurs pourront écouler leur production.
Par ailleurs, en plus du changement de statut des fermes pilotes décidé en Conseil des ministres, avant-hier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a salué « les efforts consentis par les privés dans le secteur agricole ».
Saluant leur « apport en matière d’augmentation et de diversification de la production » ainsi que leur « sens de l’initiative », le président de la République a souligné que « l’adoption de nouvelles mentalités » était une « condition sine qua non pour opérer une révolution dans le secteur agricole ».
Le président de la République a ordonné, dans le même contexte, de « définir les objectifs avec précision, tout en libérant les initiatives au profit des jeunes nouvellement diplômés qui aspirent au succès dans ce domaine, en les encourageant particulièrement dans les filières légumineuses », ainsi que d’« encourager les unités de production qui ont réussi à développer l’activité agricole et à généraliser leur modèle ».
Le président de la République a, en outre, ordonné de « s’éloigner complètement de toute politisation du secteur de l’agriculture et de l’intégrer davantage dans le technique, au lieu de la gestion administrative et bureaucratique ».