L’Algérie célèbre le 53e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, une décision qui avait été annoncée le 24 février 1971 par feu Houari Boumediene. Cette nouvelle avait fait vibrer la maison du Peuple, siège de l’UGTA, avec le mémorable « Qararna » (Nous avons décidé) qui avait décrété unilatéralement la prise de contrôle des richesses algériennes pétrolières et gazières, ce qui avait permis à l’Algérie nouvelle d’acquérir une stature de premier plan sur la scène internationale.
Quinze ans auparavant, en 1956, la France avait découvert les champs pétrolifères de Hassi Messaoud et Edjeleh. Depuis, plusieurs compagnies pétrolières françaises s’étaient installées dans le Sahara algérien malgré les contraintes et la difficulté de la vie très particulières dans ce grand désert, à l’instar de l’aridité et la difficulté de s’approvisionner en eau, les fortes chaleurs en été, le grand froid glacial en hiver, sans oublier les vents de sable violents. Ce lieu est devenu pour les Français le nouvel Eldorado.
Après l’indépendance, les sociétés françaises, notamment SN Repal, ont continué à exploiter les richesses du jeune Etat algérien et, de ce fait, l’intérêt du grand Sahara s’est agrandit et la richesse des compagnies françaises également.
Mais en juillet 1965, un mois après le « redressement révolutionnaire », la « coopération » algéro-française en matière d’hydrocarbures se devait d’être redéfinie. Il n’était pas question pour Boumediene de laisser les richesses nationales aux mains de l’ancien colonisateur.
Six ans plus tard, l’Algérie décida de nationaliser les hydrocarbures. L’annonce a été faite par Boumediene, en personne, le 24 février 1971 à la maison du Peuple, siège de l’UGTA, par un mémorable « Qararna ». Boumediene se mit à lire le texte qui commençait par la phrase, devenue célèbre depuis : « Qararna ibtidaen min hada lyoum taamim… », que l’on traduit ainsi : « Nous avons décidé, à compter de ce jour, la nationalisation de nos richesses pétrolières… ». Boumediene venait, avec courage, de nationaliser les sociétés pétrolières et gazières, majoritairement françaises, opérant en Algérie, prenant de court les Français et le monde occidental.
Ce renversement de rapport de force entre l’Algérie indépendante et l’ancien colonisateur avait légitimé le pays de prendre possession du pétrole et du gaz du grand Sahara. Désormais, l’Algérie accéda à toutes ses ressources, avec lesquelles elle allait réussir à mettre en service de grands projets de développement du pays.
Cependant, le pétrole est devenu la clé de la puissance industrielle de l’Algérie nouvelle. Pour assurer l’acheminement du pétrole, le pays a alors misé, entre autres, sur le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, entrant dans la politique de l’industrie industrialisante de l’époque.
Selon les médias français de cette période, la nationalisation des hydrocarbures est présentée, d’une part, comme une page douloureuse de l’histoire de l’énergie et, d’autre part, comme la fin de la prise de contrôle des entreprises françaises, associée à la fin de la longue phase de prospérité économique commencée dans l’après-guerre. Pour la France, cette décision impliquait la perte du monopole qu’elle avait imposé sur les gisements sahariens lors de la découverte de Hassi Messaoud en 1956.
Avec cette date historique, le 24 février 1971, l’Algérie venait de fêter une seconde indépendance… économique. Boumediene clamait déjà depuis plusieurs mois son désir d’une émancipation accrue des pays du Sud. « L’indépendance formelle n’est pas l’indépendance réelle », affirmait-il.
De surcroît, l’Algérie était devenu un membre actif de l’OPEP, une organisation regroupant depuis 1968 toutes les nations productrices de pétrole, notamment les pays arabes exportateurs. Ainsi, la date du 24 février 1971 est fondamentale pour l’économie nationale basée majoritairement sur la rente des hydrocarbures dont la nationalisation est venue conforter la souveraineté de l’Algérie, marquant la volonté des dirigeants de l’époque de récupérer les richesses naturelles du pays et d’assurer pleinement le contrôle de leur exploitation. Au-delà de son caractère politique, cette décision historique a bouclé un long processus de préparation entamé pour la récupération des richesses naturelles, particulièrement du sous-sol, à travers notamment la nationalisation des mines en 1966.
De nos jours, l’Algérie est un grand producteur de pétrole. Elle figure ainsi parmi les dix premiers producteurs mondiaux de gaz naturel, se classant à la 10e place en 2022, selon la 72e édition de la revue statistique du groupe pétrolier BP, datée de juin 2023. En outre, selon l’agence Ecofin, l’Algérie est le leader du classement arabe des découvertes pétrolières, et ce durant le premier trimestre 2022.
Par ailleurs, depuis la guerre en Ukraine, le marché mondial traverse une crise aiguë. De ce fait, certains pays de l’Europe se sont tournés vers plus de gaz, notamment la France, l’Allemagne, l’Espagne et tout particulièrement l’Italie, qui est devenue le plus grand client de l’Algérie.
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