Aujourd'hui, mardi 11 mars, la Cour d'Alger ouvre un nouveau chapitre dans l'affaire controversée impliquant la famille Tahkout et d'autres accusés. Ces derniers se présentent devant la chambre criminelle de la dixième section du Conseil judiciaire d'Alger, après la clôture de l'enquête complémentaire ordonnée par la justice en janvier dernier. Cette enquête concerne les accusations d'obstruction à la justice et de dissimulation de biens, suscitant un large débat en raison de l'ampleur de l'affaire et de la nature des accusés impliqués. L'affaire est considérée comme l'un des plus grands dossiers de corruption que l'Algérie ait connus ces dernières années.
Les circonstances de l'affaire et les détails de l'enquête complémentaire
L'affaire remonte à des accusations portées contre la famille Tahkout et d'autres individus pour entrave aux enquêtes judiciaires en manipulant des biens gelés sur ordre de la justice et en dissimulant des actifs financiers de manière illégale. Ces actions ont conduit la présidente de la chambre criminelle à ordonner une enquête complémentaire avant de rendre un jugement définitif. Cette démarche vise à clarifier toutes les zones d'ombre entourant ce dossier.
L'enquête a inclus la nomination d'un expert spécialisé pour se rendre à la douane de Mostaganem afin d'examiner les dossiers relatifs aux véhicules saisis et de déterminer si les opérations de cession ont eu lieu avant ou après la décision de gel. Cette distinction est cruciale pour l'issue des jugements à venir. Ces démarches visent à élucider les circonstances de l'affaire et à démêler ses complexités, surtout après la controverse suscitée par les précédents jugements contre les membres de la famille.
Les accusations portées contre les accusés et les précédentes décisions judiciaires
Des accusations graves ont été portées contre les accusés en vertu de la loi sur la lutte contre la corruption et sa prévention (loi n° 01/06), incluant :
En juin 2023, la chambre criminelle du Conseil judiciaire d'Alger a confirmé les peines prononcées par le pôle pénal économique et financier, infligeant des peines sévères à plusieurs membres de la famille de l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout :
De plus, des peines de prison de 3 à 8 ans ont été prononcées contre d'autres accusés, dont des employés de la municipalité de Reghaïa. Le tribunal a également ordonné la confiscation de tous les biens, propriétés et comptes bancaires mentionnés dans les procès-verbaux de saisie, et a condamné les accusés à verser une indemnité collective de 200 milliards de centimes au trésor public.
Nouveau procès avec une composition judiciaire différente et des décisions déterminantes attendues
Après l'acceptation par la Cour suprême de l'appel en cassation, le dossier a été renvoyé à la chambre criminelle du Conseil judiciaire d'Alger avec une nouvelle composition judiciaire. Cette révision pourrait ouvrir la voie à de nouvelles perspectives juridiques. Les prochaines audiences devraient être marquées par des plaidoiries intenses de la défense et du ministère public, visant à clarifier toutes les implications légales de cette affaire complexe.
Ce procès a un impact majeur sur le paysage judiciaire algérien, notamment en raison de l'ampleur de cette affaire de corruption qui a secoué l'opinion publique ces dernières années. Les audiences révéleront l'étendue de l'implication des accusés dans les opérations de dissimulation et de gestion illégale des biens, déterminant ainsi l'issue des peines prononcées à leur encontre.