Un projet ambitieux de création d’une grande usine de fabrication de véhicules Hyundai en Algérie vient de franchir une nouvelle étape décisive. Annoncé pour la première fois en janvier 2025, ce projet de 400 millions de dollars a été au centre des discussions ce lundi 19 mai entre le ministre algérien de l’Industrie et les représentants des investisseurs omanais, partenaires du projet. Ce développement intervient à peine 24 heures après une réunion importante du Conseil des ministres, où le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné des instructions pour accélérer le processus.
L’agrément officiel pour la fabrication des véhicules Hyundai en Algérie a été octroyé au groupe sud-coréen par le ministère de l’Industrie, marquant ainsi une avancée significative dans le partenariat entre les deux pays. Le projet, porté par le groupe omanais Saud Bahwan, vise à répondre à une demande de plus en plus forte sur le marché national et régional pour des véhicules à prix compétitifs.
L’usine, dont la production devrait démarrer d'ici fin 2026, sera un acteur clé pour Hyundai dans sa stratégie d’expansion en Afrique, un marché où la marque cherche à accroître sa présence. Cependant, l’emplacement exact de l’usine n’a pas encore été divulgué.
Lors de la réunion du Conseil des ministres de dimanche, le président Abdelmadjid Tebboune a souligné l'importance des investissements étrangers, notamment ceux venant d’Oman, pour le développement du secteur industriel algérien. En particulier, il a insisté sur l’importance de concrétiser les accords passés avec le Sultan d’Oman, Haïtham ben Tariq, lors de sa visite d’État en mai 2025.
Dans la foulée de ces instructions présidentielles, le ministre de l'Industrie, M. Sifi Ghrieb, a rencontré les représentants omanais pour discuter des « mécanismes permettant de réaliser dans les meilleurs délais » la mise en place de l’usine. Cette réunion a permis de faire un point sur les étapes à venir et de préciser les modalités de mise en œuvre de ce projet stratégique.
Ce projet représente un tournant pour l’industrie automobile en Algérie. Le ministère de l’Industrie a souligné que l’obtention de l’agrément pour Hyundai, en vertu du décret exécutif 22-384 relatif à la fabrication de véhicules, constitue une « étape charnière » vers la concrétisation du projet. Ce décret fixe les modalités d’exercice de l’activité de fabrication de véhicules en Algérie et permet ainsi aux investisseurs de se lancer dans ce secteur stratégique.
L’usine Hyundai en Algérie pourrait non seulement améliorer l’offre locale en termes de véhicules, mais aussi générer des milliers d’emplois directs et indirects, tout en stimulant la production locale. De plus, elle s'inscrit dans une dynamique plus large visant à renforcer les capacités industrielles du pays et à réduire sa dépendance aux importations de véhicules.
Le projet automobile entre l’Algérie et Oman illustre la solidité des relations économiques entre les deux pays, renforcées par l’engagement du Sultan d’Oman lors de sa visite officielle. Les autorités algériennes voient en ce partenariat un modèle de coopération sud-sud, capable de contribuer à l’émergence d’une industrie automobile nationale compétitive et pérenne.
Dans les mois à venir, des négociations approfondies détermineront les modalités précises du projet, en particulier la localisation de l’usine, les détails techniques de sa mise en place, ainsi que les premières étapes de production. L’objectif est de commencer la fabrication des premiers modèles de véhicules d’ici la fin de 2026, un jalon crucial dans la stratégie d’industrialisation du pays.
Ce projet marque un engagement fort de la part de l’Algérie à développer son secteur industriel et à attirer des investisseurs étrangers de grande envergure. En plus de répondre à une demande croissante en véhicules, il permettra de renforcer l’expertise locale en matière de production automobile et de favoriser le transfert de technologies. Dans un contexte mondial de plus en plus tourné vers l’industrie automobile, l’Algérie semble se positionner comme un acteur stratégique dans la région nord-africaine.