En raison des manœuvres marocaines en Atlantique

Tensions au large du Sahara occidental

La tension est vive dans les eaux proches des îles Canaries en Atlantique. D’une manière unilatérale, le Maroc va procéder à des manœuvres militaires navales dans les eaux du Sahara occidental occupé. Ces opérations de la marine marocaine débuteront vendredi prochain et devraient durer trois mois consécutifs.

Ces exercices s’achèveront le 28 juin et auront lieu au large des côtes méridionales du territoire sahraoui. Cette annonce a suscité des réactions en Espagne, notamment dans l’archipel des îles Canaries. Le vice-conseiller de la présidence du gouvernement autonome des îles Canaries a alerté le gouvernement central espagnol, présidé par Pedro Sanchez, sur les manœuvres militaires que prévoit d’effectuer le Maroc.

L’exécutif autonome a également fait part au ministère des Affaires étrangères de sa « préoccupation » sur l’importance de ces manœuvres militaires par le Maroc dans les eaux proches des Canaries mais surtout son déploiement et sa durée.

Lors de la conférence de presse qui a suivi le Conseil de gouvernement, Cabello a déclaré que le Maroc menait ces manœuvres « de manière unilatérale », sans avoir consulté son voisin ibérique.

Pour les Espagnols, l’inquiétude est surtout pour les pêcheurs qui ont été interdits de toute sortie dans des zones prévues par les manœuvres marocaines. L’information a été relayée par la presse espagnole, en particulier par le journal hispanophone El Confidencial, qui a publié un communiqué émanant du ministère de l’Agriculture marocain à l’intention des pêcheurs opérant dans les zones concernées par ces exercices.

L’armée sahraouie en état d’alerte

Le document émis par les autorités marocaines informe les pêcheurs et les professionnels de la tenue imminente de manœuvres maritimes. Il détaille les zones géographiques exactes où se dérouleront les exercices de la marine marocaine ainsi que les dates prévues, exhortant les pêcheurs concernés à éviter ces régions pendant cette période et à prendre toutes les mesures de sécurité nécessaires.

Selon les informations fournies, ces exercices auront lieu chaque jour de 7 h à 20 h, couvrant trois zones côtières des villes d’Agadir, et surtout des localités sahraouies occupées comme Laâyoune et Dakhla, s’étendant sur une distance de 2 milles marins, soit environ 3,704 kilomètres.

Le plus curieux dans cette annonce, c’est que ces manœuvres ont pratiquement été décidées à peine deux jours avant la publication de l’avis de l’avocate générale de la cour de justice de l’Union européenne, Tamara Carpeta, sur le procès en cours entre la Commission européenne, le Conseil de l’Union européenne et le mouvement indépendantiste le Front Polisario, concernant l’accord commercial et de pêche entre l’Union européenne et le royaume du Maroc.

Il est clair que Rabat cherche déjà à anticiper toute décision de justice et veut à tout prix maintenir sa domination sur le territoire et sur les richesses naturelles sahraouies. Pour les observateurs, ces manœuvres navales marocaines sont un message aux membres de l’Union européenne, qui visent à réaffirmer « leur souveraineté » sur un territoire occupé.

En réaction à cette nouvelle, le Parti populaire des îles Canaries, parti politique libéral-conservateur en Espagne, a rapidement exprimé son inquiétude quant à ces exercices navals se déroulant dans les eaux territoriales sahraouies. Le parti espagnol de droite a ainsi demandé au gouvernement espagnol des éclaircissements sur ces manœuvres, soulignant son désarroi face au silence de l’exécutif espagnol.