Covid-19

le cri d’alarme d’un médecin à l’hôpital d’El-Kettar

Par Mounir Serraï – En pleine épidémie du coronavirus, un médecin à l’hôpital d’infectiologie d’El-Kettar lance un cri d’alarme sur la gravité de la situation et appelle les Algériens à une forte prise de conscience de la dangerosité de cette maladie.

Dans une vidéo postée sur son compte Facebook, ce médecin, le docteur Hicham Ghaoui en l’occurrence, assure qu’ils sont débordés au niveau de cet hôpital qui reçoit, selon lui, des flux de malades qui viennent de partout. «Nous travaillons de 7 h du matin à des heures tardives de la nuit. Et c’est tout le monde qui travaille au même rythme : médecins, infirmiers et agents d’entretien. Et je vous assure qu’on n’arrive pas à y faire face. En entrant à l’hôpital ce matin, j’ai eu des larmes aux yeux. C’est vraiment touchant ce que j’ai vu aujourd’hui», lance-t-il, appelant les citoyens à respecter scrupuleusement les mesures barrières et le confinement. «Si  toi, mon frère citoyen, tu trouves facile de briser le confinement, moi, en tant que médecin, j’ai le devoir de t’informer que si nous continuons de cette manière, nous allons dans une semaine ou plus dépasser l’Italie en morts et en personnes infectées et les Etats-Unis et nous allons occuper la première place dans le monde», avertit-il.

«Je ne cherche à effrayer personne. Je parle d’une réalité que je vis quotidiennement en tant que médecin à El-Kettar. Je vois la circulation sur les routes, les marchés bondés de monde et des regroupements dans les quartiers. Où est le peuple conscient ? Où sont les autorités ? A ce rythme, nous allons vivre une hécatombe. L’inconscience nous coûtera cher», prévient-il, appelant à ne pas se fier aux chiffres donnés officiellement sur le nombre de personnes atteintes, à savoir 511.

«Ce qui est caché est beaucoup plus grave», assure ce médecin qui dit être certain que le nombre de cas dépasse 1 300 cas. Idem pour le nombre de morts. «Quand vous voyez un jeune de 44 ans, en bonne santé, s’effondre devant vous comme une montagne pour une détresse respiratoire et meurt juste après, je vous dis : faites attention», poursuit ce médecin qui avertit donc les Algériens sur les dangers de cette maladie mortelle.

«En tant que médecins à El-Kattar, nous souffrons beaucoup, nous souffrons pour vous, aidez-nous et protégez-vous !» appelle ce médecin qui relève le manque criant en matériel de protection des soignants et de prise en charge des malades.

M. S.